Directive NIS 2 : Votre entreprise est-elle prête pour les nouvelles exigences en cybersécurité ?

Temps de lecture : 7 minutes
Article publié le jeudi 6 février 2025
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Dans un contexte où les cyberattaques se multiplient et deviennent de plus en plus sophistiquées, l’Union européenne a décidé de renforcer son cadre réglementaire en matière de cybersécurité avec la directive NIS 2. Cette nouvelle législation, qui vient remplacer la directive NIS de 2016, impose des exigences plus strictes aux entreprises afin de garantir une meilleure protection des réseaux et des systèmes d'information.

La directive NIS 2, un tournant majeur pour la cybersécurité des entreprises

Depuis octobre 2024, les entreprises concernées doivent se conformer à ces nouvelles règles sous peine de sanctions. La directive élargit son champ d’application en intégrant davantage de secteurs d’activité et en imposant des mesures plus contraignantes, notamment en termes de gestion des risques, notification des incidents et responsabilité des dirigeants.

La directive NIS 2 : de quoi parle-t-on ?

La directive NIS 2 (Network and Information Security 2) est une réglementation européenne entrée en vigueur en octobre 2024, visant à renforcer la cybersécurité des entreprises et des infrastructures critiques. Elle remplace la première directive NIS de 2016, jugée insuffisante face à l’augmentation des cybermenaces.

Pourquoi une nouvelle directive ?

Depuis plusieurs années, les attaques informatiques se sont multipliées, touchant aussi bien les grandes entreprises que les PME. Le vol de données, les ransomwares et les interruptions de service coûtent des millions d’euros aux entreprises et menacent la stabilité économique de nombreux secteurs. La directive NIS 2 vise donc à élever le niveau global de cybersécurité en Europe en imposant des exigences plus strictes aux entreprises.

Les principaux objectifs de la directive NIS 2

La directive NIS 2 repose sur plusieurs piliers essentiels :

🔹 Un renforcement des exigences en cybersécurité : les entreprises doivent adopter des mesures de protection avancées pour sécuriser leurs infrastructures IT.
🔹 Une meilleure gestion des risques : les entreprises concernées doivent mettre en place une politique de cybersécurité solide, incluant des audits réguliers, des tests d’intrusion et des plans de gestion de crise.
🔹 Une obligation de notification des incidents : en cas d’attaque, l’entreprise doit déclarer l’incident aux autorités compétentes dans un délai de 24 heures.
🔹 Une coopération renforcée entre les États membres : l’UE souhaite améliorer la collaboration entre les pays pour mieux anticiper et répondre aux cyberattaques.
🔹 Des sanctions plus sévères en cas de non-conformité : les entreprises qui ne respectent pas les obligations de NIS 2 risquent de lourdes amendes, pouvant aller jusqu’à 10 millions d’euros ou 2 % du chiffre d’affaires annuel mondial.

Avec cette nouvelle réglementation, l’Europe envoie un message clair : les entreprises doivent prendre la cybersécurité au sérieux et adopter une approche proactive pour protéger leurs systèmes d’information.

Quelles sont les entreprises concernées par la directive NIS 2 ?

L’une des grandes nouveautés de la directive NIS 2 est l’élargissement du champ des entreprises soumises à ces obligations. Alors que la première directive NIS (2016) ne ciblait qu’un nombre restreint d’opérateurs de services essentiels (OSE), NIS 2 inclut désormais un plus grand nombre d’entreprises considérées comme critiques pour l’économie et la société.

Une classification en deux catégories

La directive distingue deux types d’entités en fonction de leur impact sur l’économie et de leur taille :

🔹 Les entités essentielles : ces organisations jouent un rôle crucial dans le bon fonctionnement de la société. Elles sont soumises à une surveillance stricte des autorités et à des sanctions plus lourdes en cas de non-conformité.

🔹 Les entités importantes : bien que leur activité soit jugée moins critique, elles doivent se conformer aux mêmes règles de cybersécurité, avec toutefois une surveillance moins rigoureuse.

L’attribution à l’une de ces catégories repose principalement sur le secteur d’activité et la taille de l’entreprise.

Des secteurs d’activité plus largement concernés

La directive NIS 2 élargit le périmètre des entreprises devant se conformer à ses exigences. Elle s’applique désormais à des secteurs variés, classés en deux groupes :

Secteurs des entités essentielles

Énergie : production et distribution d’électricité, gaz, pétrole et chauffage urbain.
Transport : infrastructures et services liés aux transports aérien, ferroviaire, maritime, routier et fluvial.
Finance : banques et infrastructures de marché financier.
Santé : hôpitaux, laboratoires médicaux et fabricants de produits médicaux.
Fourniture d’eau : gestion et distribution des eaux potables et usées.
Administration publique : services publics considérés comme essentiels.
Industrie spatiale : exploitation et gestion des infrastructures spatiales.

Secteurs des entités importantes

Télécommunications : opérateurs de réseaux et fournisseurs de services numériques.
Services numériques : plateformes cloud, hébergement web, solutions SaaS et autres prestataires IT.
Industrie manufacturière : production de biens stratégiques comme les équipements électroniques, véhicules et machines industrielles.
Gestion des déchets : entreprises spécialisées dans le traitement et le recyclage.
Agroalimentaire : grandes chaînes de production et de distribution de denrées alimentaires.
Recherche et innovation : centres et entreprises spécialisés en recherche technologique et scientifique.
Prestataires de services IT : sociétés proposant de l’infogérance, du développement logiciel ou de la cybersécurité.

⚠️ Même si une entreprise ne fait pas directement partie de ces secteurs, elle peut être indirectement concernée si elle est un fournisseur ou sous-traitant pour une entité soumise à NIS 2.

Un critère de taille à ne pas négliger

Outre le secteur d’activité, la taille de l’entreprise joue également un rôle clé dans son inclusion dans la directive NIS 2. Sont concernées :

  • Les entreprises de taille moyenne : plus de 50 employés et/ou un chiffre d’affaires annuel supérieur à 10 millions d’euros.
  • Les grandes entreprises : plus de 250 employés et/ou un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros.

Les petites entreprises et micro-entreprises sont généralement exclues, sauf si elles exercent une activité critique (exemple : cybersécurité, infrastructures numériques).

Avec ce nouveau cadre réglementaire, de nombreuses entreprises, parfois peu sensibilisées à la cybersécurité, doivent désormais se mettre en conformité pour éviter les sanctions et renforcer leur protection face aux cybermenaces.

Les nouvelles obligations pour les entreprises avec NIS 2

L’entrée en vigueur de la directive NIS 2 en octobre 2024 impose aux entreprises concernées des règles plus strictes en matière de cybersécurité et de gestion des risques. L’objectif est d’améliorer leur résilience face aux cybermenaces et de garantir une réaction rapide et efficace en cas d’incident.

Un renforcement des mesures de cybersécurité

Les entreprises doivent mettre en place une stratégie de gestion des risques robuste, couvrant plusieurs aspects essentiels :

🔹 Sécurisation des systèmes d’information : mise en place de pare-feu, segmentation des réseaux, chiffrement des données sensibles et authentification renforcée.
🔹 Surveillance et détection des menaces : implémentation de solutions de monitoring et d’outils capables d’identifier les comportements suspects en temps réel.
🔹 Gestion des vulnérabilités : réalisation régulière d’audits de sécurité et correction rapide des failles identifiées.
🔹 Plans de continuité et de reprise d’activité : mise en place de solutions permettant de limiter les interruptions en cas de cyberattaque.

L’approche imposée par NIS 2 repose sur une logique de prévention et d’anticipation, plutôt que de simple réaction aux incidents.

Une obligation de signalement des incidents renforcée

Les délais de notification des cyberattaques aux autorités compétentes ont été raccourcis avec la directive NIS 2. Les entreprises concernées doivent respecter les étapes suivantes :

Signalement préliminaire en 24 heures : notification aux autorités nationales dès la détection d’un incident susceptible d’avoir un impact significatif.
Rapport détaillé sous 72 heures : transmission d’une analyse approfondie de l’incident, incluant l’origine de l’attaque, les impacts et les premières mesures correctives mises en place.
Rapport final sous un mois : présentation d’un rapport post-incident décrivant l’ensemble des actions entreprises pour remédier à la situation et éviter une récidive.

Le non-respect de ces obligations peut entraîner des sanctions financières importantes pour les entreprises.

Une responsabilité accrue des dirigeants

Les dirigeants et responsables d’entreprises sont directement concernés par ces nouvelles obligations. La directive impose :

🔹 Une formation obligatoire des cadres dirigeants pour garantir qu’ils comprennent les risques et les enjeux liés à la cybersécurité.
🔹 Une responsabilité juridique accrue en cas de non-conformité ou de négligence dans la mise en place des mesures de protection.

L’implication du management devient un facteur clé pour assurer une réelle transformation des pratiques de cybersécurité au sein des entreprises.

Des sanctions dissuasives en cas de non-conformité

La directive NIS 2 introduit un régime de sanctions beaucoup plus strict que la précédente version. En cas de non-respect des obligations, les entreprises s’exposent à :

Des amendes pouvant atteindre 10 millions d’euros ou 2 % du chiffre d’affaires mondial pour les entités essentielles.

Jusqu’à 7 millions d’euros ou 1,4 % du chiffre d’affaires pour les entités importantes.

Les autorités nationales chargées de la cybersécurité auront des pouvoirs accrus pour contrôler, auditer et sanctionner les entreprises qui ne respectent pas la directive.

Avec ces obligations renforcées, la directive NIS 2 impose aux entreprises une approche proactive et rigoureuse de la cybersécurité. Se conformer à cette directive ne se limite pas à une contrainte réglementaire : c’est aussi une opportunité de renforcer la protection des activités face aux cyberattaques.

Se préparer dès maintenant à la directive NIS 2

La directive NIS 2 marque un tournant majeur dans la réglementation de la cybersécurité en Europe. Avec un champ d’application élargi, des obligations renforcées et des sanctions plus lourdes, les entreprises doivent impérativement adapter leur stratégie de sécurité informatique pour être en conformité et minimiser les risques liés aux cyberattaques.

Ne pas anticiper cette mise en conformité pourrait exposer votre entreprise à des sanctions financières, mais aussi à des interruptions d’activité et des pertes de données pouvant impacter votre compétitivité.

Chez Iwit Systems, nous accompagnons les entreprises dans leur mise en conformité avec la directive NIS 2. Notre équipe d’experts vous aide à :
Réaliser un audit de votre sécurité informatique pour identifier les points à améliorer.
Mettre en place un plan de conformité adapté à votre activité et aux exigences de NIS 2.
Former vos équipes et vos dirigeants pour qu’ils adoptent les bonnes pratiques de cybersécurité.
Sécuriser vos infrastructures IT et mettre en place une surveillance proactive des menaces.

Contactez-nous dès maintenant pour un audit et bénéficiez d’un accompagnement sur mesure !

Pour en savoir plus sur la directive NIS 2 et son cadre réglementaire, consultez le site officiel de l'ANSSI : cyber.gouv.fr/la-directive-nis-2

Determinez si votre entité est concernée par la directive NIS 2 : https://monespacenis2.cyber.gouv.fr/simulateur

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